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"La musique brésilienne est totalement en moi": rencontre avec la nouvelle directrice du conservatoire de Nice

"La musique brésilienne est totalement en moi": rencontre avec la nouvelle directrice du conservatoire de Nice

Batteuse et battante. Clarissa Severo de Borba, nouvelle directrice du conservatoire à rayonnement régional de Nice Pierre-Cochereau et de l’enseignement artistique de la Ville de Nice, ne restera pas silencieuse. Elle veut faire du bruit. Faire résonner au maximum, l’école de l’avenue de Brancolar réunissant 1.800 inscrits en musique, théâtre et danse et dont elle est devenue cheffe d’orchestre. Une femme vivante. Vibrante. Comme certaines des musiques envoûtantes et entraînantes du Brésil, dont elle est originaire. Elle vient d’avoir 50 ans, mais en paraît 35 à tout casser. Elle s’est mise à l’écriture d’une partition alliant la popularisation du conservatoire à fond la caisse et le travail d’équipe fortissimo. Rencontre sans fausse note.

Clarissa Severo de Borba, qui êtes-vous, d’où venez-vous?

Je suis musicienne, percussionniste, compositrice, interprète. Je suis Brésilienne, j’ai fait mes études musicales aux États-Unis et je vis depuis vingt ans en France, où je suis venue passer une audition afin d’intégrer un orchestre.

Le Brésil, terre de musique, ça vous chante?

La musique brésilienne est totalement en moi. Là-bas, elle fait partie de la vie, du quotidien. Ma mère est pianiste. Je me suis intéressée à la musique dès 4 ans. Je pratique toutes les percussions: classiques, contemporaines, jazz.

Quel est votre parcours?

À Paris, j’ai d’abord fait partie d’un ensemble contemporain. Puis, j’ai été professeure de percussion au conservatoire du Mans [Sarthe], que Pierre Cochereau a dirigé de 1949 à 1956 avant celui de Nice, de 1961 à 1979. Un signe… J’ai été professeure au conservatoire régional de Rennes [Ille-et-Vilaine] puis je me suis orientée vers les postes de direction pour essayer de faire bouger les lignes. J’ai été directrice du conservatoire de Bagneux Bourg-La-Reine [Hauts-de-Seine], puis directrice adjointe du conservatoire régional de Paris de 2023 à maintenant.

Pourquoi Nice?

Au départ, je ne pensais pas quitter Paris. Quelqu’un de mon entourage m’a dit que certains postes allaient avec mon profil. Je me suis donc présentée à Nice, devant un vrai jury de recrutement.

Votre première envie?

Continuer tout ce qui fonctionne bien. Ici, les équipes sont de grande qualité et assurent la popularisation du conservatoire au niveau des enfants des écoles de tous les quartiers. Et c’est là, mon objectif majeur: ouvrir le conservatoire à tous. Nous nous déplaçons pour donner envie de venir chez nous.

De quelle manière?

Je suis quelqu’un qui travaille en équipe tout le temps dans l’intérêt des élèves. Tous les services doivent travailler main dans la main. Il faut évoluer dans une cohérence pédagogique.

Autres perspectives?

Développer les partenariats internationaux, des conférences autour des neurosciences et des arts, et tout ce qui permettra l’excellence de demain, être en accord avec les nouveaux diplômes nationaux, mieux structurer le théâtre, la danse. L’idée n’est pas de devenir virtuose mais d’être bien par rapport à soi-même, s’insérer dans un système différent d’il y a trente ans. Et avec beaucoup de bienveillance.

Selon vous, que peut apporter la musique?

L’apprentissage d’une discipline artistique permet de maîtriser l’attention, l’écoute, la concentration, la discipline. En fait, la musique, c’est comme un écosystème grâce auquel on est armé pour toutes les relations sociales.

Est-ce réservé à une élite?

Absolument pas! Tout le monde a la capacité d’apprendre la musique. Après tout, c’est comme un alphabet musical accessible y compris aux enfants, que nous accueillons d’ailleurs à partir de 5 ans.

Des petits et des grands?

Oui. Nous avons un très beau partenariat avec l’Université Côte d’Azur, dont on accueille les élèves pour les licences, les masters…

Un conservatoire pour apprendre?

Pas seulement. On peut venir à nos concerts, nos spectacles. Je souhaite que notre saison artistique soit la plus diversifiée possible. Place à la création artistique et à sa pluralité. L’ouverture aux musiques du monde me paraît essentielle. Elle est une forme d’intégration dans un conservatoire, qui est un lieu de vie.

Nice Matin

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